Energie et environnement, revue de web, sept-oct 2017

  • Une histoire environnementale de l'humanité
  • Climat
    • Analysis: How well have climate models projected global warming? Zeke Hausfather, Carbon Brief, oct 5, 2017
      "Scientists have been making projections of future global warming using climate models of increasing complexity for the past four decades. These models, driven by atmospheric physics and biogeochemistry, play an important role in our understanding of the Earth’s climate and how it will likely change in the future. Carbon Brief has collected prominent climate model projections since 1973 to see how well they project both past and future global temperatures, as shown in the animation below."
    • The real climate debate, Nature, 12/10/2017 
    • Steven Chu : "Have scientists provided enough good information on climate change to the public?We can do better. Climate is a very complex thing to simulate. The failure to predict the global temperature plateau that we experienced from 2002 to 2012 was held up as proof that climate scientists didn't know what was going on. We now know that the models failed to accurately predict the subtle changes in warming of the deep oceans, although when averaged over two decades they were accurate. We've also underestimated the extent of many alarming changes, and it's still hard to predict with any precision what's going to happen; the full effects of greenhouse-gas emissions won't be seen for at least a hundred years. It's like going to your doctor and saying “I'm 32 kilos overweight and I smoke, but unless you can predict exactly what's going to happen to me and when, I'm not going to give up cheesecake and cigarettes”. No patient would demand that of their doctor, so why should we demand it of climate scientists before we take action? "
    • Le mensonge de la géo-ingénierie, Barbara Unmüßig - Project Syndicate, Oct 12, 2017
      "À l’heure où le monde peine à maîtriser ses émissions de gaz à effet de serre et à limiter le réchauffement climatique, une nouvelle solution technologique miracle suscite l’enthousiasme de plus en plus de partisans. La géo-ingénierie – manipulation à grande échelle des fonctionnements naturels de la planète Terre – se popularise ainsi en tant que moyen de contrer les effets négatifs du changement climatique."
    • Voici comment votre monde pourrait prendre fin, par Peter Brannen, 12 sept 2017
      "Dans cet extrait de son livre Fins du Monde (Ends of the World), le journaliste scientifique Peter Brannen étudie les extinctions massives et l’issue catastrophique de l’augmentation des températures pour l’ensemble de la population mondiale."
  • Sécheresse et conflits
    • La Syrie, une guerre climatique ? Les liens complexes entre sécheresse, migration et conflit, Lina Eklund, Darcy Thompson, 28 août 2017
      "Cela fait maintenant plus de six ans que la guerre civile a débuté en Syrie. Vous avez certainement entendu la théorie qui relie ce conflit au changement climatique. Une intense sécheresse, probablement causée par le réchauffement en cours, aurait entraîné une migration de masse de la campagne syrienne vers les villes. Cette hausse de la population urbaine ne serait pas étrangère au soulèvement de 2011, qui a fini par dégénérer en guerre civile. Cette théorie part du postulat qu’il existe un lien entre sécheresse, exode rural et guerre. Cette connexion n’est pourtant pas si évidente. Et pointer le rôle du climat présente le risque de minimiser celui des facteurs politiques et socio-économiques. Une sécheresse n’est pas forcément synonyme de conflit."
    • Drought — a cause of riots, UNIGE june 2017
      "The researchers, who controlled for a very wide range of ancillary variables, found that a period of drought increases the overall possibility of rioting by 10% in a given month in any region, whether it is a desert or not, and regardless of whether it is close to a city. “But, points out Lucchetti, if you cross-reference other geographical and social factors, this percentage rises dramatically.” In fact, three key elements play a leading role in the likelihood of drought-related riots. The first is population density: the more densely populated a region is, the greater the need for water. If there is shortage of “blue gold” in the most dense areas, the probability of a riot breaking out jumps by 50%. Similarly, if a region where there are no lakes or rivers is struck by drought, the risk of a conflict breaking out is multiplied by two; by contrast, areas boasting lakes and rivers see the same risk decreasing proportionally. Finally, if several different ethnic groups share the same water resource within the same region, traditional institutional arrangements may temporarily collapse in the event of a shortage, swelling the risk of conflict by a factor of two."
  •  Pollution : La quotidienne de l'énergie du 12 octobre - Politiques Energetiques 
      "En 2014, la pollution de l’air a causé la mort prématurée de 520 400 personnes en Europe[à comparer aux nombres de mort causés par le nucléaire ou le terrorisme]. Un rapport de l’Agence européenne de l’environnement indique que ce sont les particules fines suivies du dioxyde d’azote et de l’ozone qui font le plus de victimes. Malgré les nombreux dépassements, l’agence évoque une « lente » amélioration de la qualité de l’air. En 2013, le nombre de décès liés à la pollution était encore plus important. L’Italie et la Pologne sont particulièrement exposées à la pollution de l’air, en raison du chauffage individuel au charbon en Pologne et la concentration d’industries et de grandes agglomérations dans le Nord de l’Italie. (Le Monde)"
  • Ressources et Énergie
    • Ugo Bardi’s “Extracted: How the Quest for Mineral Wealth Is Plundering the Planet" excerpt, 2014
      "The limits to mineral extraction are not limits of quantity; they are limits of energy. Extracting minerals takes energy, and the more dispersed the minerals are, the more energy is needed. Today, humankind doesn’t produce sufficient amounts of energy to mine sources other than conventional ores, and probably never will."
    • Du mythe de la croissance verte à un monde post-croissance, Philippe Bihouix, Le Partage, Sept 2017
      "L’ar­ticle suivant, qui dénonce l’illu­sion des solu­tions haute­ment tech­no­lo­giques (dont les éner­gies dites renou­ve­lables) dans la lutte contre le chan­ge­ment clima­tique, est tiré de l’ou­vrage collec­tif Crime clima­tique stop ! : L’ap­pel de la société civile (éd. du Seuil, 2015). Son auteur, Philippe Bihouix, est un ingé­nieur borde­lais auteur de L’Âge des low tech, vers une civi­li­sa­tion tech­nique­ment soute­nable (éd. du Seuil, 2014)."
    • China faces looming energy crisis, warns state-funded study, Nafeez Ahmed, Oct 5, 2017 "A new scientific study led by the China University of Petroleum in Beijing, funded by the Chinese government, concludes that China is about to experience a peak in its total oil production as early as next year. Without finding an alternative source of “new abundant energy resources”, the study warns, the 2018 peak in China’s combined conventional and unconventional oil will undermine continuing economic growth and “challenge the sustainable development of Chinese society.” This also has major implications for the prospect of a 2018 oil squeeze — as China scales its domestic oil peak, rising demand will impact world oil markets in a way most forecasters aren’t anticipating, contributing to a potential supply squeeze. That could happen in 2018 proper, or in the early years that follow. There are various scenarios that follow from here — China could: shift to reducing its massive demand for energy, a tall order in itself given population growth projections and rising consumption; accelerate a renewable energy transition; or militarise the South China Sea for more deepwater oil and gas. Right now, China appears to be incoherently pursuing all three strategies, with varying rates of success. But one thing is clear — China’s decisions on how it addresses its coming post-peak future will impact regional and global political and energy security for the foreseeable future. Fossil fuelled-growth"  
  • 100% Renewable Energy
  • Capitalisme, gouvernance et transition
    • Croissance verte versus décroissance du fossile : la face sombre de la transition, Alain Grandjean, 29 août 2017
      "S’il va de soi que la transition énergétique conduit à développer de nouvelles activités (efficacité énergétique et sobriété carbone dans tous les compartiments de l’économie, énergies décabonées, …) elle ne se réduit malheureusement pas à l’installation de panneaux solaires ou d’éoliennes, et pas plus à celle de centrales nucléaires. Il s’agit de faire massivement décroître des activités ce qui nécessite une volonté politique sans faille. Cette face sombre de la transition est probablement la principale raison de sa lenteur. On comprend bien que le personnel politique préfère mettre en avant sa face claire (la création d’activités, d’emplois et l’innovation). Pour autant la dérobade devant l’obstacle, faute de volonté et de courage politique a des conséquences sociales économiques et bien sûr écologiques désastreuses."
    • Le capitalisme est-il responsable… de la destruction de la biosphère et de l’explosion des inégalités ? Alain Grandjean, 14 sept 2017
      "Nous allons ici tenter de montrer que le capitalisme sous sa forme actuelle est bien responsable du désastre écologique actuel et de l’explosion des inégalités sociales, ce qui permet d’envisager des solutions à terme assez court : il est plus facile de réformer le capitalisme que la nature humaine… Nous montrerons aussi que la nécessaire lucidité sur les risques que nous encourons n’est pas synonyme d’une nostalgie qui serait déplacée par rapport au bon vieux temps. Ne nions pas les progrès (2), mais intéressons nous à la manière d’éviter qu’ils ne puissent être considérés par nos descendants comme un simple feu de paille. La présente note est rédigée de manière très synthétique mais en documentant au maximum ses affirmations."
    • La transition anti-écologique : comment l’écologie capitaliste aggrave la situation, Nicolas Casaux, sept 2017 
    • From oilslick to tyranny, Norman Pagett, Extra Newsfeed, June 5 2017
      "People with full bellies, stable homes and secure employment do not allow themselves to be involved in civil disorder. Unfortunately we are living on borrowed money in a bankrupt society. When our debts catch up with us, society will collapse, violent disorder will ensue and martial law will be inevitable. Pre-oil, despotic rule was the norm and democracies did not exist; we are going to return to that era. The hallmark of the tyrant is already being stamped on the nation for anyone willing to recognise it. Suppression of truth is already in hand, information on climate change has been removed from government websites. It is the preparation for your future governance. No names are given here, because no-one will recognise the opportunist until he makes his grab for ultimate power. It will not be who you expect it to be."

Mythologie écologique

 Mythologie écologique, Vincent Mignerot, Adrastia, 6 juillet 2017. (Les accentuations sont ajoutées) :
"Abstraction faite du jeu moral opportuniste et du gain narcissique obtenu par le porteur de la bonne parole écologique, la réalité existe toujours autour du discours : l’essentiel des humains ne veut pas détruire l’environnement mais le fait quand même, et c’est là notre critique et notre inquiétude principale. Les humains détruisent d’autant plus l’environnement qu’il leur est possible de brandir l’étendard de la bonne intention pour demain. Le discours messianique perd tout sens opératoire dès lors que le public se l’approprie pour se dissimuler à lui-même la factualité de son action. Nous aurons balisé au fil de ces textes les éléments qui sous-tendent la construction d’un discours écologique idéalisé capable de rassurer artificiellement les populations sur leur avenir : raisonnement à rebours sur la possibilité de protéger l’environnement, sur la possibilité de substituer une énergie par une autre, sur la possibilité de s’affranchir de la compétition pour l’existence, attribution arbitraire et conflictualisée de la faute écologique à un autre que l’individu lui-même.
[...]
Que se passerait-il si nous cessions – si nous en sommes capables – d’attribuer à un autre, de quelque façon que ce soit, la responsabilité de ce que nous opérons chacun sur le monde ? Si nous continuons à avancer dans la défausse et les illusions collectives, ne risquons-nous pas aujourd’hui, étant donné le contexte, de restaurer le risque d’une gouvernance du clivage et de la violence, le déni de réalité étant le plus court chemin vers l’attaque concrète de cette réalité ? Convoquer des tiers, quels qu’ils soient, pour apaiser notre esprit et légitimer notre action doit sûrement être proscrit désormais si nous souhaitons ouvrir à la conscientisation réelle de notre impact. Le rejet de responsabilité est sans aucun doute le plus performant outil de procrastination écologique, l’histoire semble le montrer très exactement. Parmi les défis auxquels nous expose l’effondrement à venir, il n’est pas le moindre que d’admettre enfin que dans le processus collectif de destruction de l’équilibre écologique vital, chacun fait sa part."

Cyclones et changement climatique

Il paraît que les médias et les politiques ont associé la récente série d'ouragans au réchauffement climatique. Il semblerait qu'ils sont allé un peu vite en besogne. Voici quelques liens solides qui affirment le contraire.


Non, il n'y a pas plus d'ouragans qu'il y a 50 ans [infographie], cFactuel, 14/09/2017

Leçons de cyclones pour le climat, Sylvestre Huet, 20/09/2017
  • Il est impossible de tisser un lien de causalité entre un événement météo isolé et une tendance climatique en cours.
  • En revanche, une analyse a posteriori, fondée sur un ensemble de simulations numériques explorant les possibles d’un climat inchangé et d’un climat changé permet d’évaluer la probabilité d’occurrence d’un phénomène météo en fonction de ces deux climats.
  • Les risques de cyclones plus intenses ou plus fréquents dans un climat plus chaud à la fin du siècle sont mal connus. Leur simulation reste délicate. Un raisonnement simpliste ne faisant appel qu’à l’élévation de la température des cent premiers mètres de l’eau des océans pourrait conclure à l’augmentation de leur fréquence, mais ce n’est pas ce que montrent les simulations numériques. En effet la formation d’un cyclone dépend aussi de l’ensemble de la troposphère et du gradient de température, ainsi que de vents en haute altitude pour son intensification. Or, le réchauffement général modifie peu le profil vertical des températures, le véritable catalyseur des phénomènes cycloniques. Leur nombre pourrait donc ne pas varier, voire baisser un peu avec le réchauffement.

Atlantic Hurricane Trends and Mortality Updated, Euan Mearns, September 12, 2017
The frequency of Atlantic hurricanes making landfall has not increased since 1880. The reported increase in the frequency of all hurricanes can be explained by under-recording in the pre-flight, pre-satellite era. The accumulated cyclone energy (ACE) index in the North Atlantic has been flat since 1950. Changes in ACE with time may be associated with the Atlantic Multidecadal Oscillation (AMO) and clearly has nothing to do with CO2 emissions. The maximum intensity of hurricanes has not increased with time. Nor has the cost of hurricane damage increased in the USA.

ACE : Accumulated cyclone energy
[Wikipedia] L’énergie cumulative des cyclones tropicaux (en anglais Accumulated cyclone energy ou ACE) est la quantité d'énergie globale d'un ou de plusieurs cyclones estimée à partir de la vitesse maximale des vents pour chaque période de six heures. Selon sa définition, elle n'est calculée qu'à partir du moment où le système atteint le niveau de tempête tropicale et ne tiens donc pas compte des dépressions tropicales plus faibles et souvent de courte durée de vie.
Cette quantité est un index de mesure utilisé par le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis pour quantifier l’énergie des cyclones tropicaux comme les ouragans et les typhons. L’indice total d'un cyclone ou de tous les systèmes tropicaux d'une saison dans un bassin océanique peut ainsi être évalué et comparé à d'autres cyclones ou saisons1


A General Linear Model for Trends in Tropical Cyclone Activity by Jamal Munshi, SSRN, 16 Jul 2015
"Abstract : The ACE index is used to compare tropical cyclone activity worldwide among seven decades from 1945 to 2014. Some increase in tropical cyclone activity is found relative to the earliest decades. No trend is found after the decade 1965-1974. A comparison of the six cyclone basins in the study shows that the Western Pacific Basin is the most active basin and the North Indian Basin the least. The advantages of using a general linear model for trend analysis are described."

"Last but not least", l'état de l'art par le laboratoire de dynamique des fluides géophysiques de l'administration américaine des océans et de l'atmosphère (NOAA). Je ne l'ai pas encore lu mais en voici les points essentiels (Global Warming and Hurricanes – Geophysical Fluid Dynamics Laboratory, Aug 30, 2017) :
  • It is premature to conclude that human activities–and particularly greenhouse gas emissions that cause global warming–have already had a detectable impact on Atlantic hurricane or global tropical cyclone activity. That said, human activities may have already caused changes that are not yet detectable due to the small magnitude of the changes or observational limitations, or are not yet confidently modeled (e.g., aerosol effects on regional climate). 

Likelihood Statements

The terminology here for likelihood statements generally follows the conventions used in the IPCC AR4, i.e., for the assessed likelihood of an outcome or result:
  • Very Likely: > 90%,
  • Likely: > 66%
  • More Likely Than Not (or Better Than Even Odds) > 50%
  • Anthropogenic warming by the end of the 21st century will likely cause tropical cyclones globally to be more intense on average (by 2 to 11% according to model projections for an IPCC A1B scenario). This change would imply an even larger percentage increase in the destructive potential per storm, assuming no reduction in storm size.
  • There are better than even odds that anthropogenic warming over the next century will lead to an increase in the occurrence of very intense tropical cyclone in some basins–an increase that would be substantially larger in percentage terms than the 2-11% increase in the average storm intensity. This increase in intense storm occurrence is projected despite a likely decrease (or little change) in the global numbers of all tropical cyclones.
  • Anthropogenic warming by the end of the 21st century will likely cause tropical cyclones to have substantially higher rainfall rates than present-day ones, with a model-projected increase of about 10-15% for rainfall rates averaged within about 100 km of the storm center.
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