Revue de web semaine 39

Politique monétaire, politique économique, actualités économiques, démocratie, internet, démographie, Islam.


France politique économique trois scénarios Patrick Artus

Trois scénarios

Ukraine: à Kiev le 20 février 2014

L'histoire est aussi faite de détails

Renaud Girard, grand reporter au Figaro.
Intervention lors du débat final au Colloque "Etats-Unis - Chine : quelles relations ? Et la Russie dans tout cela ?" - Fondation Res Publica, 2 juin 2014 :

"J’ai récemment couvert les événements d’Ukraine et de Crimée en tant que reporter. Par une sorte de dilettantisme, l’Europe a manqué une chance extraordinaire de faire la paix en Ukraine :

Le mardi 18 février au soir, des amis m’appellent depuis l’Ukraine où tombent les premiers morts par balles. La journée du mercredi est assez dure. Il se trouve qu’un sommet franco-allemand se tient à Paris. Les Européens ont le bon réflexe : Fabius et Steinmeier, diligentés par leurs patrons respectifs, décident de partir au plus tôt pour Kiev où ils arrivent le jeudi matin. Ils sont reçus immédiatement par Ianoukovitch et les tirs cessent sur la place Maidan. Leur mission a un résultat concret immédiat, vérifiable avec les dépêches d’agences : à partir de 11h du matin, le jeudi 20 février il n’y a plus de morts sur la place Maidan. Les négociations se poursuivent toute la journée. Mais, de manière assez inexplicable, notre ministre des Affaires étrangères décide de partir pour Pékin où il devait préparer la visite du président chinois (et peut-être prévoir le menu du repas qui allait être donné au Trianon en son honneur…). Je pense que les autorités chinoises auraient très bien compris qu’il délègue son secrétaire général pour continuer à négocier, au vu et su de tout le monde, un accord extrêmement important. Au pied de l’avion, il laisse les journalistes sur une note pessimiste. En fait il se trompe : Steinmeier, l’Allemand et Sikorski, le Polonais vont négocier toute la nuit et à 7h un accord est obtenu. Après quelques heures de sommeil, à 13h30, la délégation se dirige vers Maidan avec Ianoukovitch pour faire accepter les dispositions de cet accord : le retour à la constitution de 2004, des élections anticipées et la formation immédiate d’un gouvernement d’union nationale. Courageusement, Steinmeier et Sikorski défendent cet accord devant les manifestants. Dernier round de négociation : l’accord est signé par tous les leaders de l’opposition ukrainienne, le fameux boxeur Klitchko, Iatseniouk, aujourd’hui Premier ministre et le chef du parti nationaliste Svoboda. À 16h, une photographie où on les voit tous immortalise cet accord miraculeux : non seulement il n’y a plus de morts à Kiev mais cet accord qui était impossible entre Ianoukovitch et son opposition est obtenu, il est signé ! Mais, étrangement, nos ministres n’ont pas compris qu’un accord de ce type doit se « baby-sitter » et ils décident de partir, de quitter le terrain, à la veille du week-end ! Ils n’ont pas retenu la leçon de Kissinger qui, après la guerre du Kippour, était resté des semaines au Proche-Orient pour « baby-sitter » les différents accords ou cessez-le-feu qu’il organisait. Dès que les ministres Steinmeier et Sikorski furent partis – Fabius était déjà en Chine – la foule commença à huer l’accord et il n’y avait personne pour dire aux chefs politiques ukrainiens : Vous avez signé un accord, il faut vous y tenir et conserver Ianoukovitch jusqu’à l’élection anticipée qui pourra le remplacer. à court terme, il fallait évidemment comprendre que Ianoukovitch était indispensable si l’on voulait maintenir l’unité de l’Ukraine. Après tout il avait remporté démocratiquement les dernières élections, non seulement présidentielles mais législatives, avec le quitus de toutes les ONG qui avaient vérifié la légalité de cette élection. On ne pouvait donc pas prétendre que Ianoukovitch ne représentait rien électoralement en Ukraine. D’ailleurs Fabius, revenu à Paris le samedi matin comprend que quelque chose se passe et s’inquiète dans une déclaration à la radio d’un possible éclatement de l’unité ukrainienne. Si nos ministres étaient restés, ils auraient pu convaincre la foule, qui les respectait, et les leaders politiques de se tenir à l’accord signé. Ils auraient pu se rendre à Moscou, où Poutine les aurait reçus, pour lui demander de signer l’accord que son émissaire avait paraphé. Et seraient-ils restés pour « baby-sitter » cet accord que le dimanche matin ils auraient pu empêcher la Rada, le parlement de Kiev, de voter cette mesure scélérate qui annulait le statut du russe comme deuxième langue officielle dans les régions russophones de l’est ! Ce vote de la Rada était un prétexte en or offert à Poutine pour susciter et exciter l’ire des russophones de l’est. C’est à partir de ce vote de la Rada que tout a dérapé. Poutine a cru que les Européens n’avaient pas été sincères. Il ne pouvait pas imaginer une seconde que les ministres européens avaient failli par dilettantisme et quitté la scène diplomatique pour aller passer le week-end dans leurs capitales respectives. Pour lui, ils avaient joué un double jeu avec la foule, ce qui n’était pas le cas. À Sotchi, il a convoqué sa vieille garde du KGB et a pris la décision, avec Serguiï Axionov, de fomenter le coup qui eut lieu le jeudi d’après, à l’aube, à Simféropol en Crimée.

C’est de ces petits détails que l’histoire est faite. Nous sommes passés à côté d’un deal qui aurait sans doute préservé l’unité politique de l’Ukraine."

Principes élémentaires de propagande de guerre

"Principes élémentaires de propagande de guerre, (utilisables en cas de guerre froide, chaude ou tiède...)" est un livre de Anne Morelli paru en 2001.

Les dix « commandements » que propose Anne Morelli dans cet ouvrage sont avant tout une grille d’analyse pédagogique et critique. Elle n’a pas pour but de prendre parti, ou de prendre la défense des « dictateurs », mais de constater la régularité de ces principes dans le champ médiatique et social. Au ban des accusés, on retrouve tant les vaincus que les vainqueurs.


Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Principes élémentaires de propagande de guerre de Wikipédia en français (auteurs)

L'Europe sans puissance | video 4'


Jean-Michel Quatrepoint, Xerfi Canal L'Europe... par GroupeXerfi

Le patronat allemand s'oppose aux choix de la BCE | video 4'


Olivier Passet, Xerfi Canal Les milieux d... par GroupeXerfi

A l'Est, rien de nouveau (En fait si) - audio 82'

Le mur de Berlin est tombé, mais le rapport de force entre l'Est et l'Ouest continue. L'histoire n'est pas finie. 

Première partie de l'émission:
  • stratégie et fin du pacte de Varsovie
  • positionnement et développement de l'OTAN dans la foulée
  • humiliation de la Russie suite à l'effondrement de l'empire soviétique
  • récupération d'une certaine puissance par la Russie, aujourd'hui
  • importance des pouvoirs que donne la maitrise des données numériques, quasi monopole des USA
Sur la forme de l'émission: les invités on le temps de développer leur point de vue sans interruption.


Dette, 5.000 ans d'histoire - présentation par David Graeber | video 5'

La finance globale est-elle sous contrôle ? audio 55'

Intérêt de l'émission:
  • Un rappel de certains problèmes des marchés financiers et du système bancaire.
  • Un point sur l'avancement des régulations mises en place pour y faire face.
  • Un cours didactique qui satisfera ceux qui n'y connaissent rien ou pas assez.

De l'Allemagne et de l'Europe selon Emmanuel Todd

Au lendemain des élections européennes et ukrainiennes, quel avenir se dessine pour l'Europe ?

L'Ukraine et l'Europe :
"Le point commun un peu ironique qu'on peut trouver entre l'Ukraine et l'Europe, c'est que ce sont deux systèmes en désintégration, l'Ukraine étant bien sûr dans un état plus critique. En intégrant la question russe (à travers la situation ukrainienne) dans la question européenne, c'est comme si on vivait le match retour de 1990 et la dissolution de l'URSS. Aujourd'hui l'Europe se désintègre, alors que la Russie est retombée sur ses pieds et se rélève."

La question de l'euro et l'avenir de l'Europe :
"On est dans une situation impossible. La monnaie unique ne marchera jamais. C'est un contre-temps historique. Le problème vient d'une autre impossibilité : les dirigeants européens et français n'accepteront jamais d'en sortir, par lâcheté ou naïveté.

C'est pourquoi je regarde si attentivement vers l'Ukraine. L'Europe est peut-être allée chercher sa mort en Ukraine. Celle-ci va continuer à se désintégrer et ce sera à cause de l'Europe et non de la Russie. La première ne fait que lui piquer sa main d'oeuvre qualifiée, tandis que la seconde, si elle annexe des morceaux de son territoire, c'est pour les intégrer et les faire évoluer.

"Dans la partie orientale de l'Europe, les gens ne s'intéressent pas au monde, c'est une zone de non-construction étatique, de violence. Quelque chose de maléfique est en train de se préparer là-bas."

Ukraine

En guise d'accroche

Deux monologues parallèles. Imperturbablement parallèles, et hermétiques à tout fait sortant du cadre. Ce qui est peut-être la meilleure définition de l'esprit de guerre. Prenons par exemple deux informations, relativement indiscutables aujourd'hui. Première info : le régime de Kiev bombarde son propre peuple, faisant des centaines, des milliers peut-être, de victimes civiles, femmes, enfants, vieillards. En entendez--vous parler aux infos du matin ou au JT ? En voyez-vous les photos, insoutenables ? Deuxième info : oui, des soldats russes combattent clandestinement en Ukraine, avec un statut encore mal connu. En entendez-vous parler sur les blogs de Sapir et Berruyer ? C'est l'impossibilité de gérer ces deux informations en même temps, de leur donner le même statut, la même importance, de les considérer avec un esprit critique égal, de les admettre à égalité comme potentiellement vraies ou fausses qui, d'un 14 l'autre, définit l'état de guerre dans le têtes

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