Capitalisme de connivence | documentaire

Des patrons et des hommes

Comment est-on passé du capitalisme familial au néolibéralisme financier et aux patrons surpuissants ? Soixante ans d’une mutation vertigineuse vue des coulisses. Les secrets d’une économie mondialisée.
En guise de mise en bouche vous pouvez lire la présentation de Galil Agar.



Première partie : 1950-1980.

C’est l’histoire d un glissement inexorable vers l’économie de marché. En 1950, le plan Schuman ouvre les frontières et construit l’Europe. Tandis que le pays amorce un passage progressif d’une économie rurale à une industrialisation intense, la concurrence s’impose à tous. La France reste une "économie administrée", mais ses dirigeants comprennent qu’il faut exporter et attaquer les États-Unis sur le plan commercial. Le film décrit les mécanismes qui se mettent en action dans les plus hautes sphères du pouvoir grâce aux témoignages inédits d’hommes politiques, de conseillers et de grands industriels. Il montre l’émergence d’une nouvelle race de patrons plus puissants, comme Marcel Dassault, qui n’hésitent pas à financer la vie politique sous le manteau. Pourtant, si la France est en plein essor, elle prend du retard sur une Allemagne renaissante qui compte vite dix ans d’avance en termes de productivité. Établissant un parallèle entre les politiques industrielles des deux pays, cette première partie permet de comprendre pourquoi la France n’était pas la mieux armée pour faire face aux chocs pétroliers des années 1970.

Chocs de croyances économiques : débat entre Gaël Giraud, Charles Gave et Henri Pigeat

Chocs de croyances économiques lors du débat "Les Experts" du 13 Octobre 2014 entre Gaël Giraud, Charles Gave et Henri Pigeat.


C'était un échange de point de vue passionnant, pourtant sous un accord de surface quant au diagnostic sur les banques et l'euro, c'est un fossé qui sépare Charles Gave et Gaël Giraud. Je vous laisse mettre les étiquettes.

transcription rapide :
GG: j'ai dirigé la traduction de "L'illusion économique" (Debunkings Economics)  de Steve Keen. Ce livre est une déconstruction radicale des poncifs de la science économique.
Nous sommes en quasi déflation. Cette menace majeure n'incitent pas les agents à consommer. Il s'agit de relancer la croissance par un grand projet de société : la transition énergétique avec le crédit bancaire comme moteur. Il n'y a pas de prospérité sans crédit bancaire. Hors le crédit est paralysé par la fragilité des bilans bancaires, d'ailleurs les stress tests effectués par la BCE seront bientôt publiés. Le système bancaire n'est pas en mesure de prendre des risques à cause de sa propre fragilité, c'est la première raison de la non croissance, c'est le nerf de la crise européenne. Il faut assainir le système bancaire.

CG: 70% des banques sont en état de quasi faillite. Selon les anciennes normes pour définir le ratio de levier (capital/fonds propres sur actifs),  une banque pouvait au maximum prêter 12 fois ses fonds propres ce qui lui permettait de résister à 2 récessions de suite. Aujourd'hui, en utilisant ces anciennes normes, une banque peut  prêter 30 à 40 fois ses fonds propres. Pour connaitre la santé des banques, il suffit d'observer leurs cours de bourse, ils ont perdu 75% de leur valeur depuis 7 ans.

De la crise financière à la stagnation: entretien avec Thomas Palley

De la crise financière à la stagnation: entretien avec Thomas Palley réalisé par Philip Pilkington et publié le 18 Avril 2012 par Yves Smith

source: From Financial Crisis to Stagnation: An Interview with Thomas Palley

Thomas Palley fut économiste en chef pour la Commission d'examen Chine - États-Unis sur la sécurité et l'économie. Il est actuellement membre-chercheur  à la New America Foundation.


Philip Pilkington: Au début de votre livre "De la crise financière à la stagnation" vous vous référez à la crise de 2008 comme une "crise de mauvaises idées". Pourriez-vous s'il vous plaît expliquer brièvement pourquoi vous vous référez à la crise de cette façon?

Thomas Palley: Un élément central et essentiel de mon livre est l'accent mis sur le rôle des idées économiques dans la génération de la crise. Cette caractéristique la distingue fondamentalement des explications traditionnelles qui tendent à représenter la crise en termes d'événements imprévus et de chocs économiques (par exemple, les cygnes noirs).

Mon livre commence avec l'idée fondamentale que les économies sont construites, et non pas naturelles. La façon dont les économies sont organisées et fonctionnent est de manière significative le résultat de choix sociaux, et non le produit de la nature. Au cours des trente dernières années, nous (la société) avons adopté un ensemble d'idées économiques qui ont façonné les modalités économiques - y compris le modèle de répartition des revenus, le pouvoir des entreprises et de la finance par rapport à la main-d'œuvre, et la façon dont l'économie génère la demande.

Pétrole : prix et production

"Être optimiste dans le débat sur le pic pétrolier signifie que la personne croit que la production mondiale de pétrole va au pire se stabiliser avec une courbe de production en  forme de plateau ou au mieux augmenter fortement. Les optimistes peuvent s'appuyer sur trois arguments mais ils doivent en utiliser au moins un :
  1. Globalement, la production de pétrole conventionnel qui est en fort déclin depuis des années [9 ans] va arrêter de s'effondrer et se stabiliser, ou commencer à augmenter une nouvelle fois.
  2. L'essor américain du pétrole de schiste va continuer à croitre fortement et n'atteindra pas son pic de production à court terme (2, 3 ans).
  3. Mondialement, l'essor des pétroles de schistes suivra le modèle américain car les autres pays vont commencer à imiter la croissance du pétrole aux USA.
Très peu de gens avancent le premier argument, mais c'est important parce que le déclin du pétrole conventionnel est une énorme contrainte qui demande à la production non conventionnelle de fonctionner encore plus fortement."  In search of oil realism - D Ray Long

"Depuis cinq ans le prix du baril de pétrole (en orange sur le graphique) est dans un canal de prix compris entre 75$ et 110$ (WTI) avec une moyenne annuelle qui se rapproche de plus en plus des 100$ (colonne en bleu).
En dessous de 75$ dollars le baril, une partie de la production de pétrole est menacée (agro carburant, pétrole de schiste, sable bitumineux, off shore ultra profond…). En dessous de 75$, la production mondiale de pétrole baisse brutalement (cout marginal) et « mécaniquement » la baisse de prix est temporaire.
Au dessus de 110$ le baril de pétrole c’est l’économie mondiale qui est en danger.
Quand le pétrole devient « cher » et devient un poids trop important pour « l’économie
» mondiale les risques de crise systémique augmentent (1980, 2008)"
Le prix du pétrole - Dr Thomas Chaize

Malaise économique mondial. En cause ? Le chômage et les bas salaires

Global economic malaise driven by unemployment and low wages by Philip Pilkington

Pour stimuler la demande et dynamiser la croissance, les Etats devraient employer plus de personnes.

Un nouveau rapport de l'Organisation Internationale du Travail, de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique et de la Banque Mondiale a constaté que le chômage élevé et la faible croissance des salaires sont les deux principaux problèmes auxquels l'économie mondiale fait face aujourd'hui. Le rapport a identifié ces questions non pas comme de simples symptômes, mais plutôt comme les causes de la lente reprise depuis la crise financière de 2008.

Les auteurs soutiennent que la stagnation actuelle dans la plupart des économies du G20 est le résultat de trois problèmes interconnectés. Tout d'abord, malgré certaines améliorations, le chômage n'a pas baissé assez rapidement depuis la crise économique et restera "substantiel" au moins jusqu'en 2018. Deuxièmement, la reprise actuelle a été marqué par une prolifération d'emplois pauvres et des perspectives d'emploi extrêmement précaires. Troisièmement, la croissance des salaires est restée stagnante, même depuis le début de la reprise.

Une relance allemande serait-elle la solution ?

Production mondiale de liquides fossiles 1994-2013 | graphique

L'augmentation de la production pétrolière vient exclusivement des pétroles dits de schistes (shale oil) et des sables bitumineux (oil sands),  aidés par les gaz naturels liquides (NGLs) et les bio-carburants  qui à eux tous compensent la baisse du pétrole conventionnel . Celui-ci a atteint un maximum de production en 2005.


source : Hamilton has it right on oil

Sur les défauts de la zone Euro... encore et encore...

"Au cours des 5 dernières années, j'ai écrit à plusieurs reprises sur un système défectueux: l'Europe. En regardant le système monétaire de la zone euro c'est un fait qu'il a un défaut structurel. Avec la monnaie unique, les pays européens sont tous enfermés dans un taux de change fixe [comme un étalon-or]. Cela conduit à des déséquilibres commerciaux naturels au sein de l'Europe. Ainsi, les déséquilibres commerciaux ne peuvent pas se rééquilibrer via les marchés des changes. Mais il y a un plus grand problèmes. Les pays ne peuvent pas émettre leur propre monnaie pour dévaluer leur monnaie. Et le plus important peut-être, il n'y a pas de système central de trésor [organisme chargé de la gestion de l'impôt] pour redistribuer les fonds et alléger les fardeaux de la dette qui surgissent inévitablement des pays avec un déficit des comptes courants. Donc, vous vous retrouvez avec un tas de pays en faillite qui ne peuvent pas imprimer de l'argent, ne peuvent pas se rééquilibrer via le marché des changes et  n'obtiendront pas une aide extérieure. C'est précisément ce qui se passe aux États-Unis, sauf que  les Etats comme la Floride, la Louisiane, la Caroline du Sud, Hawaii et la Virginie reçoivent d'énormes montants d'aide fédérale qui contribuent à atténuer ce qui autrement deviendrait une charge de la dette insupportable."
 What Will be the Most Likely Cause of the Next Big Downturn? By Cullen Roche

TAFTA TTIP c'est la même chose - vulgarisation | video 8'

TAFTA =  Transatlantic Free Trade Area  = Zone transatlantique de libre-échange = TTIP  = Transatlantic Trade and Investment Partnership  = Partenariat transatlantique sur le commerce et l'investissement


Comprendre TAFTA en cinq questions par lemondefr


Stop #TAFTA / Accepter le traité... par EurodeputesEE

Energie: nouvelle donne

De nouvelles sources d’énergie bouleversent le paysage économique actuel, avec des gagnants et des perdants à l’échelle mondiale.
Energies fossiles non conventionnelles et énergies solaires

Les profondes mutations de l'économie mondiale, un bilan

Les mutations de l'économie mondiale vues par les économistes du FMI:
- Percées technologiques
- L'essor de la mondialisation
- De nouveaux acteurs mondiaux
- De douloureux coups d'arrêt
- Pauvreté et inégalité
- Bilan et perspectives

Augmenter la croissance potentielle de la France

Résumé de la note n°16 "Redresser la croissance potentielle de la France" du Conseil d'Analyse Economique

Le CAE est un groupe d'économistes chargé de fournir des conseils de politique économique au Premier Ministre.


Les pistes pour favoriser la productivité sont du côté de la formation, de l'investissement et de l'innovation



Selon les modèles utilisés par le CAE, 1% de croissance économique nous mènerait en 25 ans à une dette de 145% du PIB couplée à un déficit de 9 %. A l'opposé, 1,6% de croissance annuelle conduirait à une dette de 50% du PIB assortie d'un budget à l'équilibre.

Augmenter la croissance potentielle c'est augmenter notre niveau de vie et conserver notre système de protection social.

La croissance dépend du travail, du capital et de leur productivité respective.

Le Traité transatlantique de libre-échange | audio 5'

Le point de vue critique de Thomas Porcher sur le TAFTA

La Troisième grande révolution industrielle | audio 10' anglais

"The first two industrial revolutions inflicted plenty of pain but ultimately benefited everyone. The digital one may prove far more divisive, argues Ryan Avent"

Le basculement mondial des classes moyennes | vidéo 4'

Les classes moyennes des pays riches ont été depuis l’après-guerre le moteur de la demande mondiale. Derrière cette dynamique : le compromis fordiste basé sur l’accès au salariat, à l’emploi stable et à la protection sociale. Et c’est ce compromis qui s’effrite un peu partout dans le monde développé, sous les coups de la mondialisation et du progrès technique mais face à cela, il y a l’eldorado annoncé de l’explosion des classes moyennes des pays émergents.

Données numériques: nouvelles connaissances, nouveaux services, nouvelles surveillances

 Big Data, Données massives : deux émissions.

L'indépendance journalistique | audio 48'

 « L’indépendance du journal est à ce prix »
"on évoque l’indépendance de la presse, non comme un slogan peint en capitales, mais au cœur de la pratique quotidienne. Bien en mal de définir de quelle indépendance il est à chaque fois question, une indépendance financière, une indépendance éditoriale,  ( qui en juge et comment ? ) une indépendance face au rythme de l’information, de la communication politique ? une indépendance face aux lecteurs ? une indépendance face à l’attente de scoop... Les possibles grilles sont nombreuses pour l’évaluer alors on change l’échelle et l’on se demande, comment au jour le jour, se vit l’indépendance. Comment l’on se repose la question de l’indépendance journalistique, comment l’on s’alerte du recul de cette indépendance… ?"

Où est passé le moteur de la croissance ? | audio 4'

Le consensus parmi les macroéconomistes c'est la stagnation séculaire, pour eux le moteur de l'économie a perdu durablement des cheveaux. Ils sont à la recherche du moteur de la croissance.

La croissance potentielle est fonction de la dynamique démographique, de l'accumulation de stock de capital hors nous sommes en panne d'investissement. Le sous investissement entraîne une érosion du stock de capital qui se cumule à une mutation technologique accéléré, l' obscolescence du stock de capital est plus visible et plus rapide.

Selon eux, réinventer la croissance c'est  revenir au fondement microéconomique : mettre en  adéquation le facteur travail qui doit être formé de mieux en mieux et de plus en plus souvent tout au long du cycle de vie, mettre celui-ci en adéquation avec des stocks de capital qui mutent vite. Cela repose sur le comportement des individus, des entreprises et des organisations, ce sont les  éléments importants du diagnostic.

L'impact du vieillissement européen | vidéo 4'


Alexandre Mirlicourtois, Xerfi Canal L'impact... par GroupeXerfi

Humoristes allemands se moquant du biais médiatique sur l'Ukraine | video 8'

La démocratie peut-elle tenir ses promesses ? Les vieux démons de la démocratie | audio 53'


Les vieux démons de la démocratie
A lire : les commentaires sur la page de l'émission.
A écouter : la séquence sur "Les démocraties scandinaves, un modèle ?"


Baisse de l'euro et exportations

La baisse de la valeur de l'euro par rapport à la valeur du dollar ne suffira pas à relancer l'activité économique et faire baisser le chômage.


Le traité budgétaire : déficits structurels vs déficits conjoncturels – vidéo 7’

Il n'est jamais trop tard... Un an après, voici la troisième et dernière partie extraite d'une conférence sur les origines et les conséquences de la crise européenne par Jérôme Creel.

partie 1 : Les défauts originels de l’euro
partie 2 : Zone euro, l’ajustement budgétaire impossible

Le traité budgétaire : déficits structurels vs déficits conjoncturels

Les économistes distinguent deux parties au déficit public:  l’élément structurel et le compartiment conjoncturel.  Les dépenses et les recettes qui  varient en fonction de l’activité économique sont conjoncturelles. Le reste du budget est établi au choix et à la responsabilité de l’état, cette partie discrétionnaire est donc structurelle. Le traité budgétaire limite le déficit structurel à 0,5% du PIB.

Qui est responsable du carnage de Maïdan ? | video 12'

Reportage de la chaîne publique régionale allemande ARD sur les tirs de snipers meurtriers du 20 février dernier sur la place Maïdan, à Kiev, en Ukraine.



Comprendre ce qui cloche avec l'énergie et la croissance économique en 15'



L'erreur fatale qui pourrait condamner le projet européen

L'erreur fatale qui pourrait condamner le projet européen par Matthew C Klein | 17/09/2014


source : The fatal flaw that could doom the European project


Il y a eu beaucoup de tentatives avortées pour unifier le continent européen par la force.

Récemment, les politiciens ont essayé de le faire pacifiquement, avec un succès limité. L'Union européenne dispose d'une bureaucratie complexe et d'un parlement élu qui ensemble, supervisent tout, des noms de fromages aux affaires étrangères. La majorité de l'Union Européenne partage une monnaie et une politique monétaire, ainsi qu'une autorité bancaire commune.

Mais ces institutions supranationales sont de plus en plus impopulaires au sein des Européens. Une nouvelle étude présentée par Luigi Guiso, Paola Sapienza et Zingales Luigi, lors du colloque semestriel de la «Brookings Institution » sur l'activité économique, suggère que la stratégie habituelle pour promouvoir l'intégration a abouti à une impasse. Au lieu de «plus d'Europe», la tendance dans un avenir proche pourrait être la renaissance du nationalisme.

Les zélés du désir | video 18'


Les zélés du désir from Nada-info on Vimeo.
Voici une troisième vidéo de notre série Épandage médiatique, ayant pour titre « Les zélés du désir » . L'économiste Frédéric Lordon repère, au travers de la figure du consommateur-roi véhiculée par la publicité, l'impact de la propagande ultra-libérale sur le salariat.
source: Nada-info

propagande : "1. SC. SOC. ET POL., cour. Action psychologique qui met en oeuvre tous les moyens d'information pour propager une doctrine, créer un mouvement d'opinion et susciter une décision."

Sur le même sujet:
Eric Judor aime déranger son conseiller EDF la nuit... Antoine Lamnège - L'espoir
"Comme l'a souligné Frédéric Lordon, ce sont les anciennes boites publiques qui se trouvent paradoxalement être les plus indécentes dans leur mise en scène de la régression sociale à travers la  publicité : la SNCF, et son projet de rendre ses agents « aussi transparents que possible » afin de servir les voyageurs...
(...)Si en apparence, la publicité s'adresse aux clients, leur expliquant : 
  
  « Nous sommes à votre service... », elle envoie un signal plus fort encore aux employés de l'entreprise en leur signifiant ceci : « pour vous,  employés EDF, la distinction vie professionnelle / vie privée n'a plus lieu d'être... ». "

 

Loi Terrorisme, Monsieur le Ministre de l'Intérieur, Internet n'est pas un monde à part!

La loi est passée jeudi 18 septembre à l'Assemblée Nationale, reste les sénateurs courant octobre.
"Loi après loi (...) vous diffusez une doctrine attentatoire aux libertés individuelles (...) Internet n'est pas un monde à part ou placer hors du droit, le préalable d'une décision judiciaire apparaît comme un principe essentiel (...) ce préalable constitue une garantie forte de la liberté d'expression mais il vise aussi à préserver une liberté de communication et la neutralité des réseaux"
Laure de la Raudière député UMP

Revue de web semaine 39

Politique monétaire, politique économique, actualités économiques, démocratie, internet, démographie, Islam.


France politique économique trois scénarios Patrick Artus

Trois scénarios

Ukraine: à Kiev le 20 février 2014

L'histoire est aussi faite de détails

Renaud Girard, grand reporter au Figaro.
Intervention lors du débat final au Colloque "Etats-Unis - Chine : quelles relations ? Et la Russie dans tout cela ?" - Fondation Res Publica, 2 juin 2014 :

"J’ai récemment couvert les événements d’Ukraine et de Crimée en tant que reporter. Par une sorte de dilettantisme, l’Europe a manqué une chance extraordinaire de faire la paix en Ukraine :

Le mardi 18 février au soir, des amis m’appellent depuis l’Ukraine où tombent les premiers morts par balles. La journée du mercredi est assez dure. Il se trouve qu’un sommet franco-allemand se tient à Paris. Les Européens ont le bon réflexe : Fabius et Steinmeier, diligentés par leurs patrons respectifs, décident de partir au plus tôt pour Kiev où ils arrivent le jeudi matin. Ils sont reçus immédiatement par Ianoukovitch et les tirs cessent sur la place Maidan. Leur mission a un résultat concret immédiat, vérifiable avec les dépêches d’agences : à partir de 11h du matin, le jeudi 20 février il n’y a plus de morts sur la place Maidan. Les négociations se poursuivent toute la journée. Mais, de manière assez inexplicable, notre ministre des Affaires étrangères décide de partir pour Pékin où il devait préparer la visite du président chinois (et peut-être prévoir le menu du repas qui allait être donné au Trianon en son honneur…). Je pense que les autorités chinoises auraient très bien compris qu’il délègue son secrétaire général pour continuer à négocier, au vu et su de tout le monde, un accord extrêmement important. Au pied de l’avion, il laisse les journalistes sur une note pessimiste. En fait il se trompe : Steinmeier, l’Allemand et Sikorski, le Polonais vont négocier toute la nuit et à 7h un accord est obtenu. Après quelques heures de sommeil, à 13h30, la délégation se dirige vers Maidan avec Ianoukovitch pour faire accepter les dispositions de cet accord : le retour à la constitution de 2004, des élections anticipées et la formation immédiate d’un gouvernement d’union nationale. Courageusement, Steinmeier et Sikorski défendent cet accord devant les manifestants. Dernier round de négociation : l’accord est signé par tous les leaders de l’opposition ukrainienne, le fameux boxeur Klitchko, Iatseniouk, aujourd’hui Premier ministre et le chef du parti nationaliste Svoboda. À 16h, une photographie où on les voit tous immortalise cet accord miraculeux : non seulement il n’y a plus de morts à Kiev mais cet accord qui était impossible entre Ianoukovitch et son opposition est obtenu, il est signé ! Mais, étrangement, nos ministres n’ont pas compris qu’un accord de ce type doit se « baby-sitter » et ils décident de partir, de quitter le terrain, à la veille du week-end ! Ils n’ont pas retenu la leçon de Kissinger qui, après la guerre du Kippour, était resté des semaines au Proche-Orient pour « baby-sitter » les différents accords ou cessez-le-feu qu’il organisait. Dès que les ministres Steinmeier et Sikorski furent partis – Fabius était déjà en Chine – la foule commença à huer l’accord et il n’y avait personne pour dire aux chefs politiques ukrainiens : Vous avez signé un accord, il faut vous y tenir et conserver Ianoukovitch jusqu’à l’élection anticipée qui pourra le remplacer. à court terme, il fallait évidemment comprendre que Ianoukovitch était indispensable si l’on voulait maintenir l’unité de l’Ukraine. Après tout il avait remporté démocratiquement les dernières élections, non seulement présidentielles mais législatives, avec le quitus de toutes les ONG qui avaient vérifié la légalité de cette élection. On ne pouvait donc pas prétendre que Ianoukovitch ne représentait rien électoralement en Ukraine. D’ailleurs Fabius, revenu à Paris le samedi matin comprend que quelque chose se passe et s’inquiète dans une déclaration à la radio d’un possible éclatement de l’unité ukrainienne. Si nos ministres étaient restés, ils auraient pu convaincre la foule, qui les respectait, et les leaders politiques de se tenir à l’accord signé. Ils auraient pu se rendre à Moscou, où Poutine les aurait reçus, pour lui demander de signer l’accord que son émissaire avait paraphé. Et seraient-ils restés pour « baby-sitter » cet accord que le dimanche matin ils auraient pu empêcher la Rada, le parlement de Kiev, de voter cette mesure scélérate qui annulait le statut du russe comme deuxième langue officielle dans les régions russophones de l’est ! Ce vote de la Rada était un prétexte en or offert à Poutine pour susciter et exciter l’ire des russophones de l’est. C’est à partir de ce vote de la Rada que tout a dérapé. Poutine a cru que les Européens n’avaient pas été sincères. Il ne pouvait pas imaginer une seconde que les ministres européens avaient failli par dilettantisme et quitté la scène diplomatique pour aller passer le week-end dans leurs capitales respectives. Pour lui, ils avaient joué un double jeu avec la foule, ce qui n’était pas le cas. À Sotchi, il a convoqué sa vieille garde du KGB et a pris la décision, avec Serguiï Axionov, de fomenter le coup qui eut lieu le jeudi d’après, à l’aube, à Simféropol en Crimée.

C’est de ces petits détails que l’histoire est faite. Nous sommes passés à côté d’un deal qui aurait sans doute préservé l’unité politique de l’Ukraine."

Principes élémentaires de propagande de guerre

"Principes élémentaires de propagande de guerre, (utilisables en cas de guerre froide, chaude ou tiède...)" est un livre de Anne Morelli paru en 2001.

Les dix « commandements » que propose Anne Morelli dans cet ouvrage sont avant tout une grille d’analyse pédagogique et critique. Elle n’a pas pour but de prendre parti, ou de prendre la défense des « dictateurs », mais de constater la régularité de ces principes dans le champ médiatique et social. Au ban des accusés, on retrouve tant les vaincus que les vainqueurs.


Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Principes élémentaires de propagande de guerre de Wikipédia en français (auteurs)

L'Europe sans puissance | video 4'


Jean-Michel Quatrepoint, Xerfi Canal L'Europe... par GroupeXerfi

Le patronat allemand s'oppose aux choix de la BCE | video 4'


Olivier Passet, Xerfi Canal Les milieux d... par GroupeXerfi

A l'Est, rien de nouveau (En fait si) - audio 82'

Le mur de Berlin est tombé, mais le rapport de force entre l'Est et l'Ouest continue. L'histoire n'est pas finie. 

Première partie de l'émission:
  • stratégie et fin du pacte de Varsovie
  • positionnement et développement de l'OTAN dans la foulée
  • humiliation de la Russie suite à l'effondrement de l'empire soviétique
  • récupération d'une certaine puissance par la Russie, aujourd'hui
  • importance des pouvoirs que donne la maitrise des données numériques, quasi monopole des USA
Sur la forme de l'émission: les invités on le temps de développer leur point de vue sans interruption.


Dette, 5.000 ans d'histoire - présentation par David Graeber | video 5'

La finance globale est-elle sous contrôle ? audio 55'

Intérêt de l'émission:
  • Un rappel de certains problèmes des marchés financiers et du système bancaire.
  • Un point sur l'avancement des régulations mises en place pour y faire face.
  • Un cours didactique qui satisfera ceux qui n'y connaissent rien ou pas assez.

De l'Allemagne et de l'Europe selon Emmanuel Todd

Au lendemain des élections européennes et ukrainiennes, quel avenir se dessine pour l'Europe ?

L'Ukraine et l'Europe :
"Le point commun un peu ironique qu'on peut trouver entre l'Ukraine et l'Europe, c'est que ce sont deux systèmes en désintégration, l'Ukraine étant bien sûr dans un état plus critique. En intégrant la question russe (à travers la situation ukrainienne) dans la question européenne, c'est comme si on vivait le match retour de 1990 et la dissolution de l'URSS. Aujourd'hui l'Europe se désintègre, alors que la Russie est retombée sur ses pieds et se rélève."

La question de l'euro et l'avenir de l'Europe :
"On est dans une situation impossible. La monnaie unique ne marchera jamais. C'est un contre-temps historique. Le problème vient d'une autre impossibilité : les dirigeants européens et français n'accepteront jamais d'en sortir, par lâcheté ou naïveté.

C'est pourquoi je regarde si attentivement vers l'Ukraine. L'Europe est peut-être allée chercher sa mort en Ukraine. Celle-ci va continuer à se désintégrer et ce sera à cause de l'Europe et non de la Russie. La première ne fait que lui piquer sa main d'oeuvre qualifiée, tandis que la seconde, si elle annexe des morceaux de son territoire, c'est pour les intégrer et les faire évoluer.

"Dans la partie orientale de l'Europe, les gens ne s'intéressent pas au monde, c'est une zone de non-construction étatique, de violence. Quelque chose de maléfique est en train de se préparer là-bas."

Ukraine

En guise d'accroche

Deux monologues parallèles. Imperturbablement parallèles, et hermétiques à tout fait sortant du cadre. Ce qui est peut-être la meilleure définition de l'esprit de guerre. Prenons par exemple deux informations, relativement indiscutables aujourd'hui. Première info : le régime de Kiev bombarde son propre peuple, faisant des centaines, des milliers peut-être, de victimes civiles, femmes, enfants, vieillards. En entendez--vous parler aux infos du matin ou au JT ? En voyez-vous les photos, insoutenables ? Deuxième info : oui, des soldats russes combattent clandestinement en Ukraine, avec un statut encore mal connu. En entendez-vous parler sur les blogs de Sapir et Berruyer ? C'est l'impossibilité de gérer ces deux informations en même temps, de leur donner le même statut, la même importance, de les considérer avec un esprit critique égal, de les admettre à égalité comme potentiellement vraies ou fausses qui, d'un 14 l'autre, définit l'état de guerre dans le têtes

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